Aussitôt arrivés au Caire, nous n’avons pu résister à l’appel des pyramides de Gizeh. Premières sensations fortes, et première altercation à l’orientale avec le garde qui nous a arrêtés en vociférant à l’entrée du site. Il ne voulait pas croire à l’âge de Lily et prétendait qu’avec sa taille, elle devait sûrement avoir plus de 5 ans. Il cherchait manifestement à nous forcer à payer aussi pour elle alors qu’elle avait droit à une entrée gratuite. La candeur du Kenya nous avait désappris l’agressivité et nous n’étions pas préparés à une telle explosion d’énergie négative! Là, le sang de mère méditerranéenne de Cécile n’a fait qu’un tour: « Vous croyez que je ne connais pas l’âge de ma fille??? », lui a-t-elle dit en lui lancant le regard des mères fières de leur progéniture, à l’orientale… « Nous venons d’arriver et c’est ça l’image que vous nous donnez de l’Egypte et du Caire??? ». Elle espérait en secret que sa réplique suffirait à le contrer, sans quoi notre visite des pyramides aurait tourné au vinaigre.
Le garde ayant fini par se calmer, nous avons enfin pu entrer dans le site. Et là… la seule vision de la première des trois grandes pyramides a suffi pour nous propulser près de quatre mille cinq cents ans en arrière. En premier plan, chameaux et chevaux se partagent la scène, les hommes en djellaba ainsi que les femmes et les enfants égyptiens venus se souvenir… La chance à voulu que nous arrivions en basse saison. Il n’y avait donc quasiment aucun touriste et l’Egypte paraissait ne s’offrir qu’à nous.